Pour sa deuxième édition, l’Elektro Tour suivi de près par le GIPAG France a marqué les esprits. L’équipage, composée de Lestyn, Gabriel, Elizabeth et Noam, a réalisé un exploit inédit : traverser la Manche et se poser à l’aéroport londonien de Gatwick avec sa monopiste au milieu du flux d’avions de ligne avec un avion 100 % électrique :  le Pipistrel Velis Electro. Une première qui illustre le potentiel de l’aviation de demain !

L’équipage a pu exploiter la machine avec la contrainte majeure de voler une trentaine de minutes de terrain en terrain, tout en veillant à conserver une réserve électrique de 30 minutes de vol comme pour tout vol classique avec un moteur thermique. Le maillage territorial français est heureusement parfaitement adapté à l’exercice, ce qui montre en filigrane que chaque terrain compte !

Du 1er au 25 juillet, le VELIS ELECTRO mis à disposition de l’Elektro Tour par la société AVIALPES membre du GIPAG ,  a sillonné la France avec plus de 60 heures de vol et près de 3 000 km parcourus. Parti de Chambéry le 1er juillet,  le Velis a fait escale à Bourg-en-Bresse pour trouver une prise, de préférence triphasée pour une recharge rapide, chez Jean-Baptiste Bely d’Aérolight (atelier de maintenance ULM et avion). L’étape suivante était celle de Lons-le-Saunier après 20 minutes de vol… Le cheminement du tour s’est arrêté le 5 juillet au Touquet en prévision de la traversée la Manche, une première pour un monomoteur à hélice, puis au Puy et au Touquet avant de traverser la Manche, une première pour un monomoteur à hélice !

Une manifestation a ensuite été organisée à XXXX par Vinci, partenaire du Tour, au cours de laquelle l’avion a pu être présenté aux journalistes locaux dont France 3

Puis l’aventure a continué : afin d’offrir une certaine marge de sécurité, une mise en place a été réalisée sur le terrain de Saint-Inglevert, le terrain de départ le plus proche de l’Angleterre. Un passage par un aéroport douanier a également été nécessaire. Pour ce vol particulier, il a aussi fallu croiser plusieurs sources d’informations :  le manuel de vol, le vent, les données liées à l’exploitation et notamment la consommation la plus précise de l’appareil en fonction de son usage habituel….

L’équipage  a fait preuve d’adaptations permanentes : du fait de la météo très changeante, la traversée n’a finalement eu lieu que le 8 juillet et une entreprise anglaise disposant d’un modèle de chargeur a porté aide aux Frenchies du fait que les chargeurs soient restés en France.

Après un stop à Rochester pour la nuit, au sud-est de Londres, il y avait un créneau à Gatwick, le 9 juillet. Se poser sur une telle plateforme a demandé un vrai travail de mise au point. Le Velis avait une vitesse d’approche de 60 kt parmi les liners déboulant à 110 kt. Il s’est posé à mi-piste pour gêner le moins possible et, précédé d’un « followme car », il s’est parqué près de la tour. Personne à Gatwick n’avait jamais vu un avion aussi petit sur un terrain aussi grand…

C’est grâce aux contacts du groupe VINCI que ce posé a été réalisable. L’équipage a pu ainsi visiter les installations avant de repartir trois heures plus tard, toujours accompagné d’une voiture de piste jusqu’au point d’attente avant de s’insérer dans le trafic de liners.

Le retour s’est effectué via Rochester et Lydd, moyennant, là encore, une charge providentielle des amis anglais.

Une fois en France, le tour s’est poursuivi vers l’ouest avec un posé à Rennes le 15 juillet où des journalistes locaux étaient présents, mais également l’école Airskol qui possède aussi le même type d’avion. À Nantes également, le Velis d’ElektroTour s’est garé sur un poste de liner.

La route du retour est ensuite passée par Clermont-Ferrand, Figeac, Nantes, Grenoble et Annecy, ville d’arrivée où est implantée AVIALPES qui emploie Lestyn en prévision d’un cursus professionnel.

Cette traversée fait écho à celle de l’e-Fan, premier bimoteur électrique à avoir franchi la Manche il y a quelques années. Comme l’e-Fan en son temps, le Velis ouvre une nouvelle page de l’histoire aéronautique : il ne s’agit pas seulement de performances techniques, mais aussi d’un symbole fort pour l’avenir du transport aérien durable.

Le Tour a également permis de sensibiliser le public et les médias : conférences, baptêmes de l’air et rencontres ont rythmé les escales, avec l’appui de partenaires tels que Vinci qui a facilité l’accueil du Velis sur de grands aéroports. Preuve que l’intégration de l’électrique dans le trafic aérien est désormais possible.

L’aventure n’a pas été sans défis : météo capricieuse, traversée de la Manche reportée, gestion fine de l’énergie. Mais elle s’est soldée par un succès retentissant, avec un atterrissage historique à Gatwick le 9 juillet, démontrant la fiabilité et la sécurité de la technologie.

Pour Emmanuel Rety, dirigeant d’Avialpes (qui avait prêté l’appareil), ce tour de France symbolise une première étape vers l’aviation du futur. Le GIPAG insiste : soutenir ces initiatives est essentiel, tout comme équiper nos aérodromes afin de permettre aux avions électriques comme le Velis de se développer.