Deux poids, deux mesures. Comme pour bon nombre de sujets dans l’aérien, il est parfois difficile de trouver une cohérence dans le fonctionnement de l’administration, voire dans les services de l’État. Depuis quelque temps, nous constatons un certain nombre de dysfonctionnements sur plusieurs de nos plateformes françaises. Des pratiques qui entravent singulièrement leurs usages par les pilotes de l’aviation générale, mais également de l’aviation d’affaires.

Quand on connaît la contribution de ces deux secteurs complémentaires au dynamisme du transport aérien, personne ne comprend les décisions prises par leurs gestionnaires ou encore par l’administration. Notre groupement a décidé de s’engager pour la défense et la promotion des outils indispensables à nos membres, qu’ils soient exploitants d’aéronefs, formateurs ou spécialistes de la maintenance. À cette occasion, la commission défense des terrains a été confiée à l’un de nos fidèles membres, Jacques Callies, dirigeant de la revue Aviation et Pilote, et qui est également administrateur de notre association. C’est un dirigeant voyageur, souvent témoin des dysfonctionnements rencontrés localement.

Plusieurs exemples sont symptomatiques de cette incohérence de fonctionnement. La société Elyxan a investi à Melun plusieurs millions d’euros pour construire un FBO, flambant neuf, qui, pour l’heure, est vide. Personne n’est encore intéressé pour se baser sur une plateforme qui est loin de Paris. Les principales raisons étonnent par leur caractère prosaïque… La Tour ferme à 18 heures, il n’y a alors plus d’anglais parlé possible, ni de phase terminale de contrôle, il faut donc en IFR des minima VFR. Le troisième point est certainement le plus étonnant : il n’y a pas de douanes à Melun. Le cahier des charges pour faire venir les douaniers serait exorbitant : une aérogare, des salles de fouilles, des sas, etc. D’autant plus surprenant que Pontoise au nord de Paris, n’ayant pas ces équipements, peut servir exceptionnellement de dégagement au Bourget et la Douane ne rechigne pas alors pour se déplacer…

Un autre cas étonnant est celui d’Aix-les-Milles où le pilote est facturé par le gestionnaire de l’aéroport pour des frais de handling qui, auparavant, étaient gratuits. Personne ne comprend. Ainsi, à Clermont-Ferrand, les plages de fermeture du terrain font qu’après 20 heures, il n’est plus possible d’accéder ni de sortir sans PPR alors que le terrain est normalement ouvert H24… Bref, encore une décision locale qui cloue au sol les passagers et freine le développement de la plateforme.

Le président de la nouvelle commission va s’efforcer d’emprunter la voie diplomatique et celle du dialogue pour parvenir à lever ces freins au développement de l’aviation d’affaires et de loisirs. Outre son expérience personnelle, il est important que chacun d’entre nous puisse faire remonter des informations sur un problème concernant une plateforme. Le GIPAG a déjà rencontré Pierre Cabéré, un député de la REM, qui est le responsable d’un groupe de travail sur l’aéronautique et l’espace. Il lui a été suggérer d’ajouter à son libellé le travail aérien et l’aviation d’affaires.

Notre association utilisera tous les moyens pour se faire entendre. Nous vous invitons également à vous rapprocher de « votre » député pour une action multicanal.