Également animée par Gil ROY,  cette table ronde a permis un échange constructif entre les membres du GIPAG et les représentants des deux constructeurs aéronautiques présents, en l’occurrence Casimir PELLISSIER, président de Robin Aircraft, et Cyril CHAMPENOIS, co-fondateur et directeur commercial et marketing d’Elixir Aircraft. Combien de fois la communauté aéronautique a-t-elle enterré Robin ? Et pourtant, 70 ans après la création de la société Avions Pierre Robin, Robin Aircraft est toujours là ! Combien de fois aussi, au cours de 20 ou 30 derrières années, avons-nous entendu dire qu’il était désormais impossible de certifier un avion léger en France ? Et pourtant, le biplace Elixir est certifié, non seulement en Europe, mais aussi depuis quelques semaines, aux USA. Cela ne signifie pas pour autant que la vie est facile pour ces deux constructeurs. Et c’est ce qu’ils ont expliqué avec une remarquable franchise et beaucoup d’humilité.

Casimir PELLISSIER a admis que le service après-vente de Robin était perfectible. Il a conscience du problème et espère pouvoir y remédier prochainement. Des changements devraient s’opérer dans les mois à venir à la tête de l’entreprise. Par ailleurs Robin Aircraft a décidé de se concentrer sur le support client. La construction d’avions neufs passe au second plan. Le constructeur de Darois poursuit ses travaux de développement pour proposer à terme une solution de rétrofit des DR400 avec un moteur Rotax. Il étudie également l’installation d’un parachute de cellule en réponse à une demande croissante du marché.

De son côté, Elixir Aircraft poursuit la montée en cadence de sa production. Le rythme est conditionné à la capacité de l’entreprise à lever des fonds, mais également à trouver des sous-traitants et des fournisseurs fiables, et aux difficultés de recrutement. Comme le reconnaît Cyril Champenois, avec ses deux associés, il pensait que l’étape la plus importante était la certification. Il découvre chaque jour que c’est en fait l’industrialisation.

Elixir Aircraft emploie aujourd’hui 200 salariés à La Rochelle. La concrétisation du projet de la future usine dépend aujourd’hui du temps qu’il faudra pour réunir le financement. Cette usine sera implantée sur l’aéroport. Actuellement Elixir produit deux à trois avions par mois. La structure actuelle devrait permettre de monter jusqu’à 8. La clientèle est désormais essentiellement composée d’écoles professionnelles de pilotage européennes. Elixir Aircraft a fait voler un avion équipé de la turbine Turbotech. Les résultats sont prometteurs. Mais pour l’heure, il ne s’engage pas sur un calendrier. Il attend que la turbine soit certifiée pour proposer cette alternative au moteur Rotax.

On retiendra de ces échanges avec ces deux jeunes dirigeants, que les deux constructeurs français sont ouverts au dialogue.