Une réunion s’est tenue le 18 mai au sein de la Direction des services de la Navigation aérienne (DSNA) entre d’une part Ghislaine Barrère, présidente du GIPAG et dirigeante d’Aéropyrénées et Florian Guillermet, directeur des services de la Navigation aérienne. Bruno Callabat, dirigeant d’APEI, Guillaume Limouzi, directeur des vols d’Aéropyrénées et Olivier Martinat, directeur des vols d’APEI étaient également présents. L’objet de cette rencontre était de faire part à l’autorité de toutes les nuisances engendrées par le dysfonctionnement des services de la Navigation aérienne. Et elles sont nombreuses, impactant directement l’activité des membres du GIPAG. Les dirigeants ont clairement exprimé ce qu’ils attendaient de l’autorité : suppression des slots jugés très préjudiciables pour les adhérents, assouplissement des restrictions des tours de piste et départs de vol IFR dans les TMA, suppression des interdictions inappropriées ou annulations des missions de travail pour les SPO, sans réelles justifications. Les membre du GIPAG ont également exprimé leur incompréhension à propos des interdictions d’effectuer des missions de travail aérien pendant certains week-ends, essentiellement par manque d’effectifs du contrôle. A ce titre, ils ont demandé une concertation entre les acteurs du travail aérien et la DSNA afin d’harmoniser au plan national les méthodes de travail et les procédures. Ils attendent la nomination d’un référant au sein de la DSNA afin de pouvoir engager au plus vite une discussion avec le GIPAG. Un point important concerne également les écarts de traitement par les contrôleurs selon les situations régionales. Les réponses apportées ne sont pas de nature à rassurer les membres présents du GIPAG, cela à court et à moyen terme. Florent Guillermet a avancé un début d’explication concernant la carence de contrôleurs, voire la « supposée » carence selon la DGAC.

En fait, il semble que la perte d’effectif ait débuté en 2010. Mais le Covid a drastiquement réduit les rentrées financières des compagnies étrangères qui financent, au travers du budget de la DGAC, en partie la formation des contrôleurs. La DGAC est actuellement déficitaire et les services de Bercy exercent un contrôle strict sur les investissements notamment la formation des contrôleurs. Et en France, il faut cinq ans pour former un contrôleur, la moyenne européenne est de trois ans… A cela s’ajoute, selon les membres de la DSNA, une activité aéronautique très diversifiée affectée d’une grande saisonnalité. Enfin, les disparités sont également structurelles : les mutations demandées par les contrôleurs ne pouvant être refusées, cela désorganise également le système. Cette contrainte est en cours de renégociation pour palier à certains flux de trafic trop importants. De son côté, le SIV qui est une spécialité française due à notre diversité de vols demande un travail important aux contrôleurs.

En matière de mesures, la réponse de la DGAC est pour le moins étonnante : elle a prévu d’embaucher, dans un premier temps, 150 contrôleurs par an afin de palier aux départs en retraite, à l’horizon 2030. Les premiers ont été embauchés en 2021 mais ils ne seront opérationnels qu’en 2026, sachant que 2021 avait présenté « un creux historique » en ingénieurs du contrôle aérien. Toutefois, les dirigeants de la DGAC estiment qu’une légère amélioration devrait se faire sentir d’ici fin 2023. De plus, elle travaille également sur l’amélioration des outils techniques (certains radars ont plus de quarante ans et ne sont plus adaptés) et sur le statut des contrôleurs (réaménagement des horaires de travail). Concernant un soupçon de favoritisme au profit de l’aviation commerciale, la DSNA s’en défend précisant que tous les contrôleurs sont « motivés » pour offrir le service du contrôle aux acteurs de l’aviation générale. Toutefois, il n’est pas impossible, à l’avenir, que l’État décide de soutenir un peu plus l’aviation commerciale puisqu’elle supporte les redevances (sic). En matière de travail aérien photo, la désignation d’un référent national pour discuter des procédures opérationnelles spécifiques ( recensement des bonnes pratiques, harmonisation des procédures entre les DSNA locales) est l’étude par la DSNA. 

Les membres du GIPAG avaient également évoqué la situation particulière d’Annecy et ses restrictions importantes. Florent Guillemet a été surpris de recevoir un courrier d’avocat. Il a demandé de favoriser le dialogue direct plutôt qu’une procédure par courrier. En fait, la négociation entre les usagers et la DSNA locale n’aboutissant pas, ce courrier avait pour vocation à susciter une réaction de la part des services de direction. Florent Guillemet a confirmé qu’il allait rentrer en contact avec la DSNA locale, tout en admettant que son pouvoir de manœuvre était limité. Enfin, il est apparu nécessaire de manière conjointe qu’un dialogue permanent doit s’instituer entre la DSNA et les professionnels du GIPAG. Ainsi pour l’avenir, le GIPAG a été invité à fournir la liste des points irritants locaux au cas par cas. C’est une première rencontre, il en faudra d’autres pour fluidifier la relation entre adhérents du groupement et DSNA.