L’homme est affable. Débordé comme tous les députés. La présence du parlementaire Pierre Cabaré lors de notre assemblée générale a surpris. Mais c’est un acte positif fort laissant penser que, désormais, les problématiques de notre secteur pourront parvenir jusqu’à l’Assemblée nationale. Pierre Cabaré est député de la 1re circonscription de la Haute Garonne, celle d’Airbus, d’ATR, d’une myriade de sous-traitants, de l’ISAE-SUPAERO… Il s’est donc naturellement intéressé à l’aéronautique, mais la nouveauté est que son regard et son intérêt se portent désormais vers notre aviation. « Un homme politique n’est pas docte sur tous les sujets, il doit s’informer, écouter les experts et apprendre de ceux qui savent. Surtout, dans son travail de député, il doit rendre possible les choix difficiles », confie le parlementaire. Cette connaissance est pour lui indispensable : il copréside le groupe d’étude sur le secteur aéronautique et spatial qui existe depuis un an et demi. La vocation de ce groupe est d’avoir une vision 360 des problématiques du domaine aéronautique et de les porter au plus haut niveau.

Sa « méthode » : écouter, comprendre et agir. « Je mets cela en pratique dans ma vie de député en permanence. Ce groupe a pour objet de rendre publique la parole des experts et des professionnels sous la forme de propositions. Nous avons des contacts avec de nombreuses parties prenantes naturellement mais il est clair que certains groupes ou grands industriels n’ont pas besoin de nous pour se faire entendre. 

Pierre Cabaré appartient à la majorité présidentielle, on peut légitimement penser qu’il bénéficiera d’une écoute particulière de la part des dirigeants de notre pays. Le député a découvert notre secteur d’activité, il y a peu de temps. Ce qui l’a marqué, c’est la passion qui anime tous ceux qu’il a rencontrés, au point même qu’il envisage de passer son brevet de pilote. Pierre Cabaré est un optimiste résolu : il estime que le parlement peut servir et, surtout, qu’il peut, sur des problématiques particulières, rassembler autour de lui des parlementaires de terrain. Cette unité d’action et de suivi des dossiers devrait appuyer avec plus de force une remontée des dossiers à défendre. « Je le dis sans détour, ma porte est grande ouverte et j’invite ceux qui le souhaitent à me rencontrer au sein de l’Assemblée nationale. Ma vocation est entière, je suis particulièrement motivé pour faire connaître ce secteur. Il y a de nombreux députés qui ne se rendent pas compte de l’importance de l’aéronautique en matière d’emplois, de poids économique ou d’histoire. Je pense même que les députés ne sont pas tous au fait des industries ou activités aéronautiques sur leurs circonscriptions. Voilà pourquoi j’incite tous ces experts et professionnels à contacter leur parlementaire pour se faire connaître ».

Pierre Cabaré rappelle que le secrétaire d’État aux Transports est certainement, plus que ses homologues, concerné par le secteur aéronautique. Le député d’Occitanie est, à ce titre, opposé à l’écotaxe pour deux principales raisons : elle ne tient pas compte des efforts que fait la profession pour réduire son empreinte carbone qui n’est pas récompensée pour cette politique vertueuse. De plus, cette taxe n’est pas affectée à des travaux de recherche permettant de trouver des solutions d’avenir et de rupture avec notre système actuel de transport. Côté parcours politique, Pierre Cabaré a été un proche de Corinne Lepage et son mouvement Cap21, ce qui est le signe d’une certaine conscience écologique. Il s’était présenté sous cette étiquette lors des élections législatives de 2002.