Depuis la mise en place de l’EASA, force m’est de constater qu’une catégorie socioprofessionnelle n’est jamais prise en compte dans l’élaboration des règlements : la nôtre, celle des petites et moyennes entreprises qui opèrent tous les secteurs de l’aviation générale !

Pourquoi un tel ostracisme, me direz-vous, alors que nous sommes des acteurs non négligeables, avec plus de 4 milliards d’euros d’impact économique global et 21 000 emplois ?

En fait, je crois que l’Aviation générale commerciale n’a jamais été clairement définie, et qu’aucun véritable consensus européen ne s’est jamais dessiné quant à l’intérêt d’en cerner les contours précis.

Ce n’est pas faute d’avoir essayé, je vous assure, nous autres présidents successifs du GIPAG, avons répété à l’EASA, inlassablement, que nous étions littéralement « pris en sandwich » entre l’aviation commerciale – pour laquelle l’agence a été créée – et l’aviation de loisirs qui bénéficient, toutes les deux, de règles adaptées.

Alors que, nous autres, professionnels de l’Aviation générale, ont été oubliés !

Notre groupement, le GIPAG, qui vient de fêter ses 55 ans d’existence cette année, a pourtant été créé pour rassembler et défendre toutes les entreprises de l’Aviation générale, quelles que soit leur taille, unipersonnel ou grand groupe, constructeur d’avions ou d’équipements, école de formation de pilotes ou de mécaniciens, atelier de maintenance, assureur aéronautique, groupe pétrolier… pour porter leurs bonnes paroles, leurs problèmes auprès de notre autorité nationale et au niveau européen à travers ECOGAS.

Et en retour, malgré les grands discours de MM. Junker, Président de la Commission européenne et Ky, Directeur de l’EASA, nous ne recevons généralement qu’une forme de mépris.

La prochaine fois que je me rend à Cologne, j’irai en gilet jaune. Peut-être que ces Messieurs comprendront-ils alors que leurs discours politiquement corrects, destinés, nous sont devenus insupportables !

 

Françoise Horiot

Présidente du GIPAG France